« Une Mémoire du lieu » – Nouvelle exposition permanente à la Saline Royale d’Arc-et-Senans

Plastiglas a collaboré au projet de création de la nouvelle exposition permanente à la Saline Royale d’Arc-et-Senans (25610). Intitulée « Une Mémoire du lieu », cette exposition retrace les moments marquants de la vie du monument de la fermeture de la manufacture de sel en 1895 à nos jours. Inaugurée le 26 mars 2022, cette installation a nécessité plus d’un an de travail passionnant et a obtenu le soutien financier du programme FEDER, le Fonds Européen de Développement Régional.

L’exposition repose sur dix dispositifs interactifs créés spécialement pour l’occasion. Ces boîtes fonctionnent toutes sur le même principe : le spectateur actionne un levier pour activer un mécanisme ce qui déclenche la projection d’un texte pédagogique. Actionner une seconde fois le levier permet de déclencher l’animation de la boîte.

Plastiglas a participé à la création de cette exposition en collaboration avec la manufacture horlogère bisontine Utinam. Nous avons réalisé la plaque de présentation de l’exposition, les lettrages habillant les murs et les sujets en relief des animations.

Les sujets sont au nombre de soixante-quatre. Chacune de ces pièces a fait l’objet de tout notre soin et de toute notre minutie pour permettre un résultat final de grande qualité.

La Saline Royale d’Arc-et-Senans, un monument à voir

Très célèbre chez les francs-comtois, la Saline Royale est un monument classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Riche d’un point de vue architectural et culturel, cet édifice mérite d’être davantage connu. Œuvres de l’architecte Claude Nicolas Ledoux, construits entre 1775 et 1779, les onze bâtiments de la Saline Royale ont permis durant de nombreuses années de répondre à la forte demande en sel provenant de toute la France. L’histoire de la Saline en tant que manufacture de sel s’acheva en 1895 à la fermeture du bâtiment. La Saline fut gravement endommagée suite à un incendie en 1918. Soucieux de sauver ce patrimoine français de la ruine, le département du Doubs en fit ensuite l’acquisition en 1927.

Durant la seconde guerre mondiale, la Saline servit, entre autres, de base pour les armées françaises puis allemandes (jusqu’au printemps 41), de lieu d’enfermement pour de nombreuses familles tziganes (jusqu’en juillet 1942) et de prison pour un millier de prisonniers allemands pendant l’hiver 1944/1945.

La guerre passée, la sombre réputation de la Saline persista. Ne sachant que faire de cet édifice tristement célèbre, le département du Doubs émit le souhaite de le mettre en vente. Durant quinze années, les propositions défilèrent mais aucune ne trouva grâce aux yeux des élus. Pendant ce temps, les bâtiments n’en restèrent pas pour autant à l’abandon. Ils furent occupés, de façon illégale, et les jardins furent reconvertis en potager par les Arc-et-Senanais. Dans les années 1960, Albert Mignon (vice-président du Conseil général du Doubs de l’époque), accompagné d’Edgar Faure et de Michel Parent, débuta des travaux pour préserver le lieu et ainsi empêcher sa vente à des investisseurs privés. Le projet de restauration de la Saline comprendra trois campagnes et sera achevé en 1996.

Avec la première campagne de restauration, la Saline fut perçue sous un nouveau jour et acquit alors une nouvelle utilité : un usage culturel. Elle servit notamment de lieu de tournage pour le film « Dom Juan ou le Festin de Pierre », 1965, de Marcel Bluwal avec Michel Piccoli et Claude Brasseur. Sa splendeur d’antan retrouvée et ce renouveau culturel permirent à la Saline de rêver d’une place à l’UNESCO. En 1982 ce fut chose faite, la Saline Royale d’Arc-et-Senans entra officiellement au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Un cercle immense

Aujourd’hui, la Saline continue d’évoluer. Prenant appui sur le projet de la ville idéale de Chaux de l’architecte créateur de la Saline, Claude Nicolas Ledoux, Gilles Clément et l’agence Mayot & Toussaint se sont lancés dans un projet d’extension des jardins. Ce projet consiste en la réalisation d’un nouvel arc de cercle de cinq hectares qui accueillera dix nouveaux jardins thématiques. « Un Labyrinthe, une prairie sauvage, un jardin représentatif des écosystèmes présents dans l’arc jurassien, une promenade comestible et une promenade poétique autour de l’œuvre de Ledoux viendront compléter le parcours de visite »*. Enfin, une partie de ce nouvel arc de cercle sera consacrée au Festival des Jardins : un évènement annuel permettant aux étudiants paysagistes de mettre leur créativité et leurs compétences en avant grâce à l’aménagement de onze jardins différents. L’ouverture de ces jardins est prévue pour le 4 juin 2022.